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Nos costumes glazik, de 1845 à 1910

Nous portons​ :

Costume Lalaisse 1845

Ce costume est une reconstitution du costume de la région de Quimper que les femmes portaient vers 1845. Ceci est rendu possible grâce aux fameuses lithographies de François-Hippolyte Lalaisse.

Quelle que soit l’époque du costume (1845 et plus tard), il y a de nombreux points communs notamment au niveau de la coiffe, c’est pourquoi nous allons commencer par la décrire

 

 

 la coiffe

La coiffe du pays de Quimper s’appelle la Borledenn (bord large) et se compose de trois pièces :Ar vorledenn : c’est un carton recouvert de papier glacé bleu puis plus tard de satin blanc ou noir. Ar koef bihan ou petite coiffe : c’est la coiffe posée directement sur le carton. Elle est munie de brides se nouant sous le menton. Ar koef braz ou grande coiffe : appelée aussi visagière. C’est un rectangle de coton qui se pose sur l’ensemble “borledenn-koef bihan”. Tout en haut de la koef braz, on retrouve un rectangle finement plissé, souvenir de l’ourlet primitif. Deux rubans flottent librement dans le dos.En 1845, la coiffe porte déjà le nom de Borledenn, et par extension, les femmes porteront ce même nom.Dans ce costume, le carton est recouvert de galons précieux rebrodé de fines paillettes. La koef bihan, en tulle rebrodé avec quelques applications de dentelles, permet de voir les galons en transparence.La visagière entoure complètement le visage et la chevelure est totalement invisible. Elle est en toile fine ou en mousseline. Les deux fins lacets de toile flottent déjà sur l’arrière mais pouvaient aussi être noués.A l’origine, cet “échafaudage” devait être soutenu par des fils en laiton.

 

 

le costume

Il se compose des pièces suivantes :

  • La chemise ou la collerette : le col est largement volanté.

 

  • Le corsage à manches ou jiletenn : de couleur bleu identique à celui des hommes, il est en drap de laine et ourlé de galons plus ou moins précieux.On pouvait en superposer jusqu’à trois, les manches comportant alors autant de revers qu’il y avait de jiletenn. Les bords du jiletenn inférieur dépassaient légèrement celui du dessus. De couleurs vives (orange, vert, jaune ou rouge), ils s’enfilent les uns sur les autres, les premier et second possédant des manches courtes. Le 3ème corsage, toujours bleu, possédait des manches longues et étroites qui laissaient dépasser le bas volanté de la chemise blanche.Le haut des corselets à manches était fermé au ras du cou et garnis de nombreux rangs de broderie.

  • Un corselet sans manche : toujours bleu mais plus pâle, il est aussi en drap de laine et orné de galons autour de l’encolure et des emmanchures. L’échancrure du corselet finira par s’élargir mais pour le moment, les bords sont quasiment verticaux. Deux pointes marquent les cotés au niveau de la poitrine.

  • La jupe : elle est en drap de laine brune mais pouvait aussi être noire. Chez les plus riches des jeunes femmes, elle était décorée dans le bas, de broderies argentées. Elle se porte sur une série de trois à quatre jupons de couleurs vives et surtout différentes. Ils étaient parfois ornés de galons lamés d’argent et d’or.

  • Le tablier : destiné à l’origine à protéger les vêtements, il fait parti intégrante du costume. Le dimanche, il était uni avec une longue ceinture de couleur différente. Les lacets de la ceinture se croisent sur le devant et se noue sur l’arrière de la jupe.

Nous venons de décrire le costume généralement porté par les femmes de 1845. Ce costume existait cependant sous une forme simplifiée (lithographie des environs de Douarnenez). Il n’y avait qu’un corselet et un seul corsage à manches dont les broderies étaient jaunes et rouges.
La chemise était bordée à l’encolure d’un petit galon rouge ou d’une broderie de la même couleur.
Des chaussures à boucles agrémentent ce costume

 

 

 

 

 

Costume masculin 1845

 

En 1835, le héros de A.Bouët, portait un “chupenn bleu garni de boutons d’étain et bordé de rubans roses”. Il note d’ailleurs que “les manches en sont d’une nuance foncée tranchant si bien sur un fond plus clair”. Ceci tend à prouver que le costume des hommes a très peu évolué au cours du XIXème siècle
Dans la partie inférieure du costume, nous retrouvons les pièces suivantes :
Un ceinturon de cuir ou gouriz : il se compose d’une bande de cuir large fermée grâce à un passant et une pointe en forme de cœur finement ciselés. Comme pour le velours, par sa largeur, le gouriz montrait qui était le personnage le plus important de la commune. Il est parfois remplacé par un turban
 
Une culotte large ou bragou braz : il peut être en lin, en drap ou encore en chanvre. Noir, blanc, marron ou encore de couleur bi, il est plissé ou non. D’ailleurs les plis peuvent être marqués sur toute la hauteur du bragou ou bien juste au niveau de la ceinture et du bas du bragou, qui se noue sous le genou. Il se porte bas, voire très bas, au risque et péril du propriétaire de laisser entrevoir ses reins et de se faire ainsi traiter d’indécent !
 
Une paire de guêtres : en drap de laine, elles sont parfois galonnées ou brodées sur la partie inférieure.
Ce type de costume est porté pour le Dimanche. Pour les jours de fêtes ou les cérémonies, si les finances le permettaient, on portait plus volontiers des costumes brodés.

Costume glazik 1900
La coiffe

Plus le temps passe, plus la coiffe rétrécit. Malgré tout, elle se compose toujours des 3 pièces décrites précédemment. Elle est en coton, plus ou moins ouvragé, ou bien en mousseline et on voit apparaître le filet comme base. Certaines pouvaient aussi utiliser du tulle et le rebroder.
Il fut un temps à la mode d’attacher les rubans, autrefois flottant librement dans le dos, sous les brides de la koef bihan à la hauteur des oreilles. Et comme le temps passe, la mode s’efface.

 le costume

 

Il présente exactement les mêmes pièces que le costume des années 1845. Les couleurs vives ont laissées place au velours noir, signe d’élégance et de richesse. En général, les étoffes utilisées sont de factures plus raffinées.
La chemise ou la collerette : elle disparaît pour quelques temps
 

  • Le corsage à manches ou jiletenne : toujours présent, il est maintenant en moire et en velours. Le plastron était souvent en velours piqué. Le bas du corsage peut néanmoins être taillé dans du drap noir.

 

  • Un corselet sans manches lui aussi a abandonné le drap de laine pour se parer de velours sur la quasi-totalité du corselet. Seul le dos comporte encore du drap de laine mais de couleur noire.

 

  • La jupe : elle reste en drap de laine mais les broderies autrefois argentées sont remplacées par une bande plus ou moins large de velours, largeur emblématique de la richesse de la jeune femme.

 

  • Le tablier : pour tous les jours, il était en simple coton (uni, rayé ou même à carreaux, fleuris). Pour les grands jours, il était en taffetas, en moire voire en soir brochée et bordé de dentelle.

 le costume des hommes en 1900

L’origine du mot “glazig”, autrement dit “petit bleu”, fait référence au tissu bleu employé pour la confection des gilets et vestes des hommes.
On pense que ce tissu fut récupéré auprès des armées napoléoniennes. La dénomination de glazig est donc une notion relativement récente.
Le costume
Dans la partie supérieure, le costume se compose de 3 pièces principales :
La chemise : elle est généralement blanche, en coton ou en lin avec des manches bouffantes et avec un col droit (type mao). Elle était autrefois en chanvre ou chanvre mélangé au lin.
 

Le gilet ou jiletenn : il est en drap de laine bleu et velours, sans manches. Il est brodé d’une ou deux rangées de points d’arêtes de poisson (drein pesk) de couleur jaune juste en dessous de l’encolure en velours. Notons qu’ici, c’est un costume relativement simple, cependant, pour les costumes de travail, on utilise des tissus moins fragiles et surtout moins coûteux que le velours. Deux rangées de boutons dorés se font face. L’une permet la fermeture complète du gilet, l’autre n’est placée que pour des raisons d’esthétique. Notons qu’au XIXème siècle, plusieurs gilets pouvaient être superposés, toujours en fonction de la richesse. Parfois, on retrouve le fameux velours piqué. (voir la description dans la partie broderie à venir)

La veste ou chupenn : elle est aussi en drap de laine bleu et velours noir. Cette fois ci, le velours encadre l’ouverture entière de la veste et une rangée de chaînette échelle vient souligner l’ensemble. Une rangée de boutons ajoute de l’élégance à la veste. Cette partie ornementée et encadrée de velours se nomme “bruskou”.

Mariée 1910
la coiffe

La coiffe continue de rétrécir jusqu’à atteindre une hauteur d’environ 5 cm. Elle n’en reste pas moins très joliment ouvragée. La base est en général en filet. Des motifs, pour la plupart floraux, sont d’abord travaillés sur du tulle que l’on réappliquera ensuite sur le filet.Elle vient se poser verticalement, à moitié sur le chignon et à moitié sur la tête.Malgré une taille quasi-lilliputienne, elle est un vrai bijou pour les yeux !!!

Elle reprendra plus tard un peu de hauteur mais sans atteindre des proportions aussi impressionnantes que les coiffes bigoudènes. Un nouvel élément fait son apparition : le ruban de mariée. Il s’attache au sommet de la coiffe et retombe élégamment de chaque côté de la chevelure. Il est fixé au ras de l’encolure sur le tour de cou. Le plus souvent en satin ou du moins en tissu soyeux, il était le plus souvent plissé et rebrodé.Notons qu’il “remplace” les lacets qui flottaient dans le dos.



 

 

Le costume

 

Le costume décrit ici est celui que portaient les femmes le jour de leur mariage. Primitivement rouge, il est à présent noir et brodé de perles et de cannetille (petit ressort doré que l’on coupe à la longueur voulue), de paillettes et autres cabochons.
Les motifs ornementaux avaient pour origine des journaux de mode parisiens revisités au goût de chacune.

  •    La chemise ou la collerette : la collerette refait son apparition mais n’était pas toujours utilisée. C’est sur des costumes un peu plus récents qu’on la retrouve le plus souvent.

 

  •    Le corsage à manches : le drap de laine laisse place à de précieux tissus comme le satin, le grain de poudre et bien sûr au velours. Bien évidemment, le costume de la mariée était plus ou moins richement brodé, selon la richesse de sa famille. Ainsi, certains costumes n’étaient brodés qu’autour de la manche, au dessus de la bande de velours. Mais dès que les finances le permettaient, ce sont les manches entières qui se paraient d’or et d’argent. N’oublions pas le plastron, lui aussi brodé pour la circonstance.

 

  •    Le corselet sans manches : pour les moins aisées, il s’ornait de perles tout autour des emmanchures et de l’échancrure dont les bords sont désormais quasiment horizontaux. Les plus riches des futures mariées n’hésitaient pas à broder les 2 parties avant du costume qui se croisent, sans oublier un imposant motif dans le dos.

 

  •   La jupe : là encore, on abandonne le drap de laine, bien trop grossier pour une jupe de riche jeune fille. La bande de velours peut atteindre une hauteur représentant environ les 2/3 de la hauteur totale (voire un peu plus) : on a de l’argent, autant le montrer !!! Le haut de la jupe est quant à lui en satin, grain de poudre, en crêpe ou tout tissu précieux.

Des motifs argentés et dorés viennent aussi rehaussés l’élégance de la jupe. Ils se trouvent sur l’arrière de la jupe et remontent sur une bonne hauteur. Parfois, le motif fait le tour complet de la jupe à quelques centimètres du bord inférieur.

  •    Le tablier : il est généralement blanc, en soie brochée, en moire mais toujours coupé dans une étoffe noble.

Tous comme les autres pièces du costume de mariée, il est souvent rebrodé.

Un autre élément apparaît sur ce costume : le tour de cou. Notons cependant qu’il pouvait être porté sur un costume plus simple mais il sera alors non brodé.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une bande de velours qui fait le tour du cou, comme un collier.
Dans sa forme la plus simplifiée, il s’agit d’une unique bande de velours mais on le rencontre plus souvent sous une coupe bien plus évoluée : 2 bandes larges de velours retombent dans le dos alors qu’une troisième partie repose sur la gorge.
Il est généralement perlé et agrémenté de 2 bijoux :

  •    Un cœur (au niveau du cou)

  •    Une croix (au niveau de la poitrine)

Costume du marié 1910

 

La mode change et les bandes de velours encadrant les bruskous s’élargissent de plus en plus. Le costume est constitué sensiblement des mêmes pièces mais sous différentes formes.

h   Le gilet comporte désormais des manches et la bande de velours orne le vêtement jusque sous la poitrine. Il est rehaussé d’une broderie aux couleurs chatoyantes, exécutée au fil de soie.

De même, un large galon de velours enveloppe chacune des manches. Elles sont agrémentées de broderie reprenant les mêmes motifs que sur le plastron

  •  Le chupenn a quant à lui perdu ses manches au profit du gilet. En face des bruskous, éléments sauvegardés, on trouve une broderie jaune-orangée mêlant points de chaînette et de chaînette échelle.

 

  •  Le bragou braz a été abandonné et laisse place au pantalon de ville. En tissu souple, il est de couleur grise ou noire et parfois finement rayé.

 

  •  Le chapeau (il était aussi porté avec l’autre costume) est un chapeau en feutre. Il possède des guides richement perlés. Après le mariage du propriétaire, ces bandes brodées étaient découpées et vendues, parfois encadrées.

Les guides sont soutenus par une boucle souvent ouvragée.

 

 

Le costume s’accompagne de chaussures noires. Beaucoup d’hommes portaient néanmoins des sabots de bois.

 

 

Kizhier Pluguen

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